Médicaments biologiques : un enjeu financier énorme sur le marché des médicaments
Les médicaments biologiques ont pris leur essor avec l'avènement des biotechnologies. Contrairement aux molécules de synthèse traditionnelles fabriquées par voie chimique, ils proviennent de cellules vivantes qui sont reprogrammées par génie génétique. Leur succès a été rapide. Selon le cabinet de recherche Evaluate Pharma, les ventes de biothérapies se sont envolées de 78 milliards de dollars en 2006 à 179 milliards en 2014, et elles devraient flirter avec les 300 milliards en 2020, pour représenter près d'un tiers du marché pharmaceutique mondial.
Au sein de cette nouvelle génération de produits, les anticorps monoclonaux (anticorps issus d'un clone de cellules immunitaires) destinés au traitement du cancer et des maladies auto¬immunes (sclérose en plaques, arthrite rhumatoïde…) se sont octroyé la part du lion. Les protéines recombinantes (facteur de coagulation contre l'hémophilie, insulines contre le diabète, hormones de croissance) et les vaccins sont également des catégories importantes.
Ils se distinguent aussi des médicaments traditionnels par des prix très élevés (entre 5.000 et 50.000 € par an le traitement). En effet, ces grosses molécules de structure complexe sont sensibles à toute variation de leur processus de production (culture des cellules en bioréacteurs, réfrigération, filtrage…), qui est très coûteux. La plupart de ces traitements innovants proviennent des acteurs de la biotechnologie.
Les laboratoires pharmaceutiques ont donc fait leur marché en rachetant ces sociétés. Roche s'est offert Genentech, à l'origine des premiers anticorps monoclonaux anti-angiogéniques (ils font régresser la vascularisation tumorale), Sanofi a jeté son dévolu sur Genzyme, et AstraZeneca sur MedImmune, etc.